Explosions

Incendies. Feu. Implosions. Explosions.

Mercredi 12 janvier 2011 à 21:08

 

Je m'ennivre de la mélancolie de cette chanson. Belle, et drapée d'un voile lumineux comme le dernier Coppola. Les gens ne comprennent pas ce film, ils n'arrivent à aimer une oeuvre que si la parole bouffe tout. Pourtant il y'a des silences d'une beauté saisissante. Pour une fois, cela m'a fait plaisir de voir une image au cinéma. Je veux dire, de belles images, presque poétiques.

Après, ça c'est fini au Pub, une biere à la main, les conversations qui attentent au silence, la musique qui doucement déchire le silence. Et le cadeau d'Inès, les Anglais. J'en profite pour parler à la belle Anglaise. Demain je lui enverrais un mail, elle répondra dans deux jours, je lui fixerais un café, lui préterais quelques DVDs, je le reverrais, nous irons à la même soirée, je prendrais la vodka, mon courage à deux mains. 

Le weekend prochain, pas celui la, mais le prochain, le weekend prochain je me rends à Lyon. Pour y passer quelques jours, pour faire les soldes, pour retrouver une bonne amie. Pour parler pendant des heures, dormir sur un vieux canapé, manger quelques sushis devant le dernier film de Dolan. Pour exulter dans de nouveaux costumes, pour exalter de ces retrouvailles, pour redevenir insouciant quelques instants. Ca ne durera pas, ça ne durera pas. Le soleil est comme dans un film, comme dans un film de Coppola.

Vendredi 7 janvier 2011 à 19:28

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La Bibliothèque Universitaire était baignée dans un espèce de calme délicieux. Je m'étourdissais sur quelques pages de Sagan en espérant que personne ne viendrait froisser la délicate pellicule de silence qui enrobait la pièce. Au creux de mon écharpe, mon téléphone écrivait "Mélodie." J'ai souris, les héroines de Sagan ressemblent un peu à Mélodie. Elle me disait que si l'envie me prenait, je pouvais venir la retrouver en ville, elle et sa voix nacrée de cigarettes. A travers la vitre de l'autobus, j'entrevis Mélodie, elle avait les yeux occupés qu'ont les personnes qui attendent. Je l'ai retrouvé, elle me disait que j'étais beau, je piétinais la foule. Oh Mélodie, Mélodie, je te revois et je revis. Et on cale à chacun de nos pas les récits de nos absences, comme on se cale en terrasse pour boire un smoothie. Tant pis s'il fait froid et que l'on gèle jusqu'a la moelle. Du temps qu'on parle, et que tu suces cigarettes sur cigarettes.

Mélodie à croiser le copain de sa soeur, l'a invité à ce joindre. Nous avons parlés. Il me pose des questions sur ce qu'il connait de moi. Je réponds avec cynisme, "On avait l'air." J'embrasse Mélodie sur les joues, je pars manger avec Canelle. Le restaurant abrite alors nos conversations, ils ont cette faculté à délier nos langues. Quoi de mieux qu'un bon repas et la chaleur douce d'un intérieur quand dehors l'hiver bat. Nous sommes sortis vides de paroles, avons marchés jusqu'a l'encolure du centre. Canelle est allé acheté des Winston, en haut d'un immeuble il y'avait de la fumée et des flammes. Une fumée épaisse et noire, le brasier consummait la toiture. Tout les gens regardent, ils se croient au spectacle, il y'a même un couple assis sur la statue qui se délècte de chaque flamme. Il y'a ce plaisir à contempler la mort et la destruction, on s'asseoit comme derrière son canapé, comme devant une télé réalité et on attend que Maman et Bébé crèvent asphixiés en se délectant de chaque seconde de leur agonie. Tout cela m'écoeure et quand Canelle ressort c'est pour me dire: "Le mec du bureau de tabac disait, Au moins demain, ça va relancer les ventes du Dauphiné."

J'ai rejoins le café, revu la belle Manon, dans quinze jours je vais chez elle, il n'y a plus qu'a prendre les billets. Sa jupe est fleurie et elle est contente de me voir. Mélo calé dans un fauteuil et finalement Jackie et l'autre Manon arrive. Jackie à commandé un café et soupiré: "Putain, je ressemble encore à une prostituée." J'ai avalé le mien, mais non Jackie t'es belle, t'es digne, tu pourrais être habillée comme une vraie pute que tu conserverais toujours cette beauté. C'est ton charme, c'est ton attitude, c'est pas ta jupe trop courte de lendemain de soirée. Je devais me rendre au boulot, j'ai embrassé Mélodie & Jackie. "Je ne te dois plus rien?" . "Non pour toi c'est gratuit." m'a t'elle répondu en riant. En sortant, j'ai embrassé le reste, et un gars est passé, nous à dit qu'une femme s'était jeté du 21ème étage. Ils ont du être content les gens, un peu d'adrénaline, un truc à raconter au boulot. J'ai longtemps réfléchis pendant mon après midi de travail pour en arriver à la conclusion que même coincé dans les flammes j'aurais toujours cette superbe déplacée qui me pousserait à mourir asphyxié plutôt que de donner à la foule de quoi se rassasier.

Au fond, ses trois dernières années m'ont appris à trouver une issue, à cultiver ce petit monstre qui me flatte, me protège et se nourrit de moi, cet Orgueil qui fait que je ne suis plus ce petit garçon qui sautait de la fenêtre et s'écrasait toujours, mais ce jeune homme qu'on trouve beau pas parce qu'il incarne la beauté, mais parce qu'il à l'élégance d'avoir une confiance en lui palpable. Parce qu'il n'y a aucune félure dans ma belle attitude et que j'ai appris qu'a défaut d'être aimé de tous, on avait encore le choix de regner, d'inspirer la crainte.


Jeudi 23 décembre 2010 à 20:35

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DECEMBRE.

Décembre à commencé de façon bizarre. Quand Canelle m'a dit: Thibault, le père de P. est décédé, c'est horrible. Les jours ont passés, j'ai donné tout le soutien que je pouvais et fais ce que je pouvais faire. La neige qui tempête dans mes cheveux alourdis mes pas. Nous descendons avec Julie, de l'université grise jusqu'a la ville blanche. La traverser s'avère difficile, je n'ai jamais eu aussi froid, ça n'a jamais été aussi beau. Même si le bout des doigts fait mal. Avec Laurie, nous avons échangés nos cadeaux, les Crystal Castles pour elle, et un nouveau portefeuille pour moi. Un vrai, un pur, un dur, un noir. Je vais tout les midis au restaurant ou presque. Il faut bien se complaire dans l'oisiveté de mes salaires. Je travaille beaucoup à la librairie. C'est épuisant, et puis les clients sont stupides. Je m'ennivre beaucoup trop dans le bar à vin, je t'envoie des SMS régulièrement. 
Canelle m'a accompagné au coiffeur. Et le coiffeur m'a tellement apprécié qu'il m'a fait une réduction de 7 euros sur ma coupe. Je vais pas cracher dessus, rien à foutre, c'est la crise & il avait de bons gouts musicaux. Je ressemble à Simon, comme le dit si bien Salomé. J'ai les cotés presque rasés. J'ai toujours cette facheuse manie de me faire couper les cheveux sur un coup de tête. Ici, je suis usé, je travaille trop, m'investi trop et quand je m'arrète cinq secondes c'est pour ressentir un manque. Alors je chasse, je travaille, je sors. Je vois Canelle et nos conversations sont exquises, surtout quand elles se font à l'abris du froid. Nous avons tranchés pour le nouvel an, nous le ferons chez Pierre & non pas à Arbin.

A coté de cela, je suis tombé amoureux. Du dernier film de Xavier Dolan, du Bonjour Tristesse de Sagan, de Misfits, pas encore de la fille. Je suis extenué, et je n'ai même plus la force de penser à ces billets de trains pour Montpellier qu'il faut que j'achète rapidement. Noël approche, je n'ai plus une once de force.

Mercredi 24 novembre 2010 à 23:06

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Florence + the Machine, me berce, et me bouge. Alors que je me coule dans le siège d'un train usé. Ecoutez son bruit. Il crisse sur les rails. Il épuise le silence. Quand je me fais happer par le froid, j'ai les idées qui titube. De toute façon je ne pense plus. Ca m'éreinte et ça me coute et ça me blesse.
Alors je me fait transcender par des voix, je m'enferme cinq heures dans un théâtre, j'écris des histoires, je travaille sans trop regarder l'heure, je griffonne tout les coins de mes feuilles, je me plonge dans un numéro des Inrocks. Je prends un flyer qui dit qu'ils veulent de nouveau visage à photographier. J'irais. Je ne sais plus me voir, j'espère que le photographe saura. Que je verrais tout affleurir sur ma peau.

Mes rêves m'emmènent à Londres ou dans un appartement de l'Upper East Side, et je me réveille dans mon lit. .J'aurais aimé voyager plus longtemps. Maman déserte la nuit, je ne vois pas papa. Au concert, assis à ma place, la voix de cette femme m'a traversée, elle à pénetrée mon corps, jusqu'a l'engourdir et j'ai recracher tout ses faisceaux de sons. Je descends en ville pour ne pas avoir l'impression de gacher quelques secondes qui pourraient devenir heureuse en restant dans l'université grise. Et j'écoute Laurie qui commence à exploser car elle ne peut plus ressortir la voiture qui véhicule nos escapades, une femme était garée derrière, malgré l'interdiction. Elle à balancé quelques mots dans ses volutes de fumées: "Putain je vais lui casser ses phares à cette conasse." "Ouais elle fait chier." Une femme nous écoutait. C'était la conductrice. 

La fille du labo m'indique comment améliorer mon accent anglais. Il faut juste que j'arrète d'agrémenter mes phrases de "fucking", de "BITCH" et que je laisse filer le R.  Mes collègues à la librairie m'aiment bien. On me dit "tu es mature, tu fais plus vieux, tu as du style, tu es sympa, tu me fais rire." Et moi j'veux dire: Ca m'va.  Inès mèle chagrins d'hivers à chagrins d'amours. Le temps couleur d'ambre ne fait rien pour aider. Je lui dit de répondre: OK. Ca bloque toute la conversation, et la conversation en meurt. Moi, je ne dis plus l'amour, ça me fera toujours trop peur maintenant. J'aurais toujours trop peur que quelques mots me désservent, me vrillent. Alors je me tais. Car jouer cartes sur table, c'est encore bien le pire. Je préfère me cacher. Tout l'amour que j'ai en moi pourrait me terrifier. Et moi je ne le montrerais plus. J'ai eu l'audace de le faire quelques fois, j'ai eu l'audace d'oser me mettre en vrac. Je ne m'essouffle plus, il restera dans mes abimes. Je m'occupe bien, j'arrète de penser, je pense plus à vivre, je suis à la fête.

OUAIS.

Dimanche 14 novembre 2010 à 14:15

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Le chemin de la caserne, je le connais par coeur. La nuit est descendue jusqu'a la terre, je marche, un léger frisson et Léon me rattrape. Je dépose mes chaussures à l'entrée, chez Jackie. On s'installe, Pierre va chercher des clopes. Au dessus de l'appartement, il y'a le commissaire, il ne faudra pas faire énormément de bruit.
Ca fait du bien de retrouver leur visage, c'est rassurant de voir le sourire de Lucile, d'entendre les histoires d'Inès, Jackie gueuler dans la cuisine "On ferme sa gueule la chorale.", de retrouver Laurie comme on l'aime et de voir arriver Lisa même avec du retard. Accroché au Chardonnay, je m'en vais dans la cuisine. Faire une contre soirée. Parce que le canapé n'implique pas assez d'action, parce qu'on danse comme en boite, qu'on fume comme des pompiers, qu'on se ressert des Vodka cerises à outrance et que se mèlent histoires légères et conversations grave. Sur l'amitié, sur l'amour, sur l'avenir. Au milieu de tout ça, il y'a toujours Léon qui répète de manière inlassable:" Suce le chien!" à Inès qui rétorque qu'elle ne pratiquera pas de fellation canine. On ne comprend pas pourquoi Léon dis ça, nis pourquoi il garde ses lunettes de soleil alors qu'il n'a jamais fait autant nuit, ni pourquoi quand il prend Inès en photo il répète: Vas y bouge, comme ça! Met ta main dans les cheveux, défonce toi!. Mais ce n'est pas grave parce qu'on fond, je pense qu'on ne comprendra jamais Léon. Laurie est l'auteur de toutes photos floues, ratées, ou mal cadrées et même si on fait mines de s'engueuler on en revient toujours à ce sourire qui veut dire que c'est un jeu. 

A tout je lève mon verre car ce soir je m'enivre, et j'oublie tout, et je ne pourrais même pas citer ce que j'oublie puisque je n'y pense plus et n'y penserais plus ce soir. Je ris à tout. Et puis j'entraine Lucile à l'abris de la contre soirée, quelques photos et on parle de la chambre. Elles m'ont dit des choses qui me semblaient vraies bien que je ne m'en souvienne plus. Je ne pense pas que ce soit perdu, mon inconscient à du écouter. Et puis on s'avoue entre deux gorgées qu'on s'aime beaucoup et que malgré ces mois qui passent, tout est strictement comme avant et que, putain c'est bon.

Et puis Laurie vient nous bouleverser avec des nouvelles choquantes, qui nous font exploser de rire. A s'en étouffer dans la couette. Jackie m'a dit de faire la vidéo sur Not In Love, car mes Crystal Castles au fond ils déchirent.
Je ne sais plus ou je vais et ce que je vais. Mais on me dit de ne pas finir mon enième verre de Vodka cerise. J'ingurgite un peu d'eau, ma gorge brulée n'apprécie pas. J'entends Léon dire: Inès couche toi! Alors je sors de mes gonds, je sors de mes grammes et je lui dit: "Non mais ça va pas! C'est pas un dog! Elle à une dignité la pauvre fille!" Et Inès va se coucher, mais pas toute seule. Ne veut pas. Je fais donc un bisou à Jackie et me glisse sous la couette avec elle. Elle à dit: "C'est quoi cette couette de beauf?" quand elle à remarqué que le tissu faisait 1m20 et qu'il devait couvrir deux géants d'un mêtre 80. Deezer en marche. Elle elle me prend dans ses bras et me rit au creux de l'oreille nos aventures nocturnes, et on rit à s'en péter les cotes.  Tes paupières sont lourdes, lourdes, demain j'aurais un moral d'acier, en attendant je ferme les yeux sur cette soirée, la musique est en marche, et nos dernières paroles devaient certainement ressembler à:

Putain, mais pourquoi il à montrer sa teub à Laurie & Arthur?

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