J' ai même plus le réflex d'embarquer l'appareil photo en partant. Tout ça parce que le moindre papier de bouteille d'eau englué au plastique est déja synonyme de tricherie. Ca sent la fin, un peu plus chaque jour. Comme un vieil épisode de Skins.  Sauf que nous il ne nous reste plus de saisons à jouer. Sauf que je ne danse pas pendant mon examen de philosophie. Ici, c'est vraiment la fin. On attend juste la délivrance, la dernière épreuve. Et puis de s'enivrer, et de se serrer fort, de se mettre le corps en ruine, de se bousiller pour sentir encore qu'on est ensemble, pour le marquer dans la chair, pour avoir une cicatrice à regarder dans la glaçe dans quelques années. Comme on regarde de loin un ancien amour. Oui mais mes amours, je ne vous oublierais pas, tatouées sur mon corps bosses & nuits de cavales. Tatoué dans mon être vos mots & vos visages, tatouée notre histoire.

 
Je repense à nos moments. Et puis j'entends ta voix, à l'autre bout du fil, à l'autre bout de la ville. Elle est si douce ta voix. Je t'écoute & tu ne sais pas comme je souris. Je souris parce que je t'aime. Et parce que, derrière ton téléphone à me raconter ta journée, tu n'as pas idée de la façon dont tu me fais rire. Parfois, je repense à nous tous, à nous deux, ou aux autres. Et j'ai cette vision, une petite fleur qui à poussé dans ma cage thoracique et qui se replie. C'est une image de beauté entrecoupée de mélancolie. Un petit peu d'amertume, un peu de douleur pour tout ce bonheur qui ressurgit par fragments. Mais puisque tu es là & puisque tu m'appelles, tout va pour le mieux. Même si c'est juste deux minutes trente. Puisque les émotions reviennent petit à petit. Puisque je ressens quelque chose. Une onde qui m'anime rien qu'en me délectant du son de ta voix, j'en conclus que tout va bien & tout va bien.

 

6880 Photos plus tard & nos vies ont changées. Et les jours ont passés. 6880 Photos plus tard et je nous imaginais sur la place devant le Lycée à nous faire des adieux déchirants. Je nous pensais pleurer sans retenu. Un an de photos plus tard, la vie me surprends toujours. La dernière journée n'a pas été celle que j'imaginais 6880 Photos plus tôt. Elle était simple. J'ai bien vu les larmes dans les yeux de Laurie quand elle m'a dit qu'elle m'aimait. De l'Amour. J'ai mangé avec Jackie, Inès & Laurie. Inès à laisser filer pendant le repas un "Je vous aimes vraiment." et pour qu'Inès le fasse, il faut que la situation soit déja bien critique. Laurie à dit pareil, Jackie "Moi aussi." et moi la même. Dernières cigarettes sur les vieilles marches usées par le temps. Lisses. Paloma, Salomé et Canelle viennent nous dire au revoir dignement. Laurie m'a donné son piercing à l'arcade, puisque la sienne s'est rebouchée. Moi je garde ce qu'elle avait en travers la peau, je l'aurais dans l'arcade, elle sera métallique et m'empéchera de résorber son doux souvenir. Je pars. Pas comme d'habitude. Hanté par le mot "définitivement". Même si je ris, d'un rire sans sens.


  Je ne sais pas ce qui est le plus cruel. La seule chose que je sais, c'est que je n'ai rien ressenti. Aucune émotion. Pas de tristesse, ni de joie, ni de regrets, pas même de l'amertume, ni du soulagement. Je n'ai rien ressenti. Rien. Il y'avait juste cet énorme vide creusé dans ma cage thoracique en chantier. Alors j'ai compris que c'était peut être ça, le sentiment le plus cruel qui existe. Cette impression de vide quand on porte des kilos d'amour en soi. Cette impuissance sentimentale. Cette impossibilité d'être humain quand on voudrait l'être le plus. Alors que tout notre être le cri. De produire une larme. L'incapacité à ressentir, à éprouver quoi que ce soit. Un corps mort & une âme en tourment. Et j'ai compris que c'était exactement ça le plus cruel. Ne plus rien ressentir. Dévitalisé, alors qu'ils étaient ceux qui vous ramenait à la vie. Je ne sais pas ce qu'on fait dans ces cas là. Je me rejouissais toujours d'échapper à des situations difficiles. Vous espérez juste qu'ils vous y ramèneront encore, qu'il vous y feront encore gouter , et qu'elle sera aussi sucrée et délectable que les cerises noires qui poussent sur les cerisiers grillés de Juillet. Indolore, pourtant le coeur endolori, mon corps m'échappe. Pour la première fois, j'aimerais suffoquer. J'aimerais juste ressentir quelque chose, du picotement de bonheur le plus infime à une douleur qui me bousille alors même que je suis devenu un homme deserté.

(& la photo de classe POPART.)

En bref, les beaux jours reviennent, Papie et Mamie m'ont ramenés un foulard en cachemire de leur voyage en Turquie, je ne dors jamais en soirée en bon vampire, j'aime ses jupes fleuries et la regarder quand elle passe, quand Jackie nous supplie la nuit de venir dormir avec elle parce qu'elle à peur, les jus d'abricot en terrasse, les parcs inondés de vie et le temps, quand il n'est pas assassin, quand il est enivrant, quand je bouffe mes chocapics sur la terrasse à 10heures caressé par le soleil et ces rayons en filigranes qui traversent les feuilles. J'aime aussi l'entrevoir au détour d'un couloir, mais je ne voudrais pas avoir le coeur qui bat fort, je ne veux plus. Alors je me contente de le garder comme un oiseau en cage, entre les barreaux de ma cage thoracique et calme. Je parle trop, je me couche tôt, j'écris de façon irrégulière, tout le monde fume trop. Je les aime.

 SUNSHINE. LET'S GO TO THE LAKE SHORE THIS AFTERNOON!

 

WALKING IN THE MIDDLE OF THE EMTPY ROAD.

TAKING PHOTOS ON A DEAD CAR.

HERE IT'S THE LAKE. 

IT WAS THE OCCASION TO TAKE MY ENGLISH GREEN BAG. IT MAKES ME THINK ABOUT DECEMBER IN LONDON. MY BRAIN FULL OF MEMORIES & TORTUROUS ANALYTICAL THOUGHTS WHICH MAKE ME GO A BIT GLOOMY.

WE WERE TAKING PICTURES.

& IT  WAS SO GREAT TO COME BACK HERE. ON THE LAKE SHORE.